Ça décape !

Ça décape !

Les landes de la Corniche de Pail sont menacées par les pins et les bouleaux mais aussi… par les fougères ! Après plus de 10 ans d’expérimentation, la méthode la plus efficace pour freiner cette espèce : le décapage mécanique.

Qu’entend-on par décapage ?

C'est le retrait des premiers centimètres du sol, qui contiennent les racines de fougères, pour permettre aux graines de bruyère cachées en dessous de s'exprimer. Dans certain cas, il pourra être moins profond (environ 5cm), on parle alors d'étrépage.

Pourquoi cette pratique  ?

La bruyère pousse dans des conditions particulières : elle apprécie particulièrement les sols pauvres en éléments nutritifs dans lesquels peu d’espèces s’installent. Mais au fil du temps l’accumulation de feuilles, d’aiguilles, enrichissent la partie superficielle du sol en matière organique et permet l'apparition de la molinie, des arbustes et enfin des arbres.
L’étrépage permet de retirer ces couches pour ne conserver que celle propice à la bruyère.

Comment la bruyère repousse si l’on retire tout ?

Le secret vient du sol qui est riche en graines de bruyères, ce stock en attente dans le sol est souvent appelé « Banque de graines ». Dans le cas des bruyères, une graine peut conserver son pouvoir de germination pendant près de 80 ans.

N'est-ce pas un peu brutal ?

C'est une pratique est traditionnelle développée par l'Homme il a des dizaines d'années lorsqu'ils ont remarqué qu’avec le temps la partie superficielle des landes s’enrichissaient en éléments nutritifs. Dans certains territoires, ils récupéraient la partie superficielle du sol pour enrichir leurs champs cultivés. Bien que les outils aient changé, les travaux de restauration utilisent les mêmes mécanismes.


Existe-t-il des alternatives ?

D’autres alternatives de retrait de matières organiques existent : le brulis, la fauche associée à l’exportation des produits de coupe et, à moindre mesure, le pâturage. La fauche comme le pâturage servent le plus souvent à maintenir un équilibre et peuvent prendre un temps long. Ils seront privilégiés sur les secteurs faiblement dégradés ou déjà restaurés. Le feu est plus aléatoire et peu adapté à des sites jouxtant des espaces forestiers. Au final, le décapage constitue la solution apportant le meilleur rapport coût/rapidité/qualité.